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30Nov/17Off

Dans les airs subsonique

Comme le dit si bien la chanson : « Je passe la moitié de ma vie en l'air, entre New York et Singapour ; je voyage toujours en première... » Bon, je vais rarement à New York, et encore moins à Singapour ; et je voyage le plus souvent en seconde classe, certes. Mais je passe vraiment la moitié de ma vie en l'air. Du coup, l'avion est pour moi synonyme d'ennui. Sauf concernant le vol que j'ai fait il y a quelques semaines. Parce que ce jour-là, j'ai embarqué... à bord d'un avion de chasse ! Ça s'est passé à Reims, et quand je ferme les yeux, je ressens encore les sensations que j'ai ressenties là-haut. Ce moment en altitude fut tout simplement magique. Le problème auquel je suis confronté maintenant, c'est que je vais avoir du mal à trouver quelle activité originale je vais bien pouvoir faire ! Car je les enchaîne, au fil des années. Voltige, accrobranches, vol en soufflerie... Dès lors que je peux réaliser une activité pas comme les autres, je me lance. Certains trouvent ce comportement incompréhensible. Je comprends leur réaction, mais ça ne change rien à mon attitude : je ne saurais faire autrement. Voilà trois ans, une personne proche est en effet décédée. C'était un ami de longue date, et il a laissé derrière lui une femme et un enfant en bas âge. Cette mort a été une véritable claque : elle m'a rappelé que j'allais mourir. Alors certes, j'étais déjà au parfum ; mais je n'éprouvais pas cette réalité jusque dans mes os. Je ne pouvais pas ignorer cet avertissement, et mon comportement a dès lors changé. Parce qu'il est impossible de se contenter du traditionnel métro-boulot-dodo et du dîner dominical, dès lors qu'on ressent la fragilité de la vie : cette compréhension vous pousse à agir, à découvrir, à vivre pleinement. Si je devais vous donner un seul conseil, ce serait de vivre votre vie autant que faire ce peut. Sortez, profitez de vos proches, testez toutes les activités qui ne vous laissent pas indifférent. Avant que votre horloge ne sonne la dernière heure. Et si ce vol en avion de chasse vous chatouille les méninges, ne rechignez pas à la dépense ! :-p Voilà le site de mon vol à Reims, pour ceux que ça intéresse. Retrouvez plus de renseignements sur l'organisateur de cette expérience de ce vol en avion de chasse.

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28Nov/17Off

Faire du bon cognac

En descendant, par les ruelles cernées de vénérables demeures en pierre de taille, de l’église Saint-Pierre de Jarnac vers les quais de la Charente, le visiteur peut passer devant la maison Delamain sans la remarquer. Pas de chai aux vitres éclatantes, point de caveau de vente aguicheur, ici tout est discrétion, retenue, secret même. Il faut donc de la volonté pour passer le seuil, signalé d’une petite plaque « Delamain & Cie », pour atteindre les bureaux et les ateliers où sont confectionnés les nectars de cette maison de négoce. Son histoire est une épopée. Les bureaux vernis par la patine des siècles, les planchers, les portes à battants…, tout est resté tel que plusieurs générations de la famille les ont connus. En 1625, Nicholas Delamain fait partie de la suite d’Henriette-Marie de France, sœur de Louis XIII, partie épouser Charles Ier, roi d’Angleterre. Il y reste, est anobli – d’où l’aigle présent sur les bouteilles de la maison – et s’installe alors en Irlande. Un de ses descendants, James, qui occupa la charge d’écuyer maréchal de Dublin, revient en 1759 au pays de ses ancêtres. Il s’associe alors à son beau-père Jean-Isaac Ranson, un négociant de cognac déjà bien installé, depuis Henri IV et les origines de cette eau-de-vie. La maison s’appelle plus tard Roullet & Delamain, puis, en 1920, Delamain & Cie. Aujourd’hui, c’est Charles -Braastad, norvégien d’origine et petit-fils d’une Delamain, qui dirige l’auguste maison. « Les très vieux cognacs, les XO, ne représentent que 10 % environ du volume des ventes mais ils sont une référence pour un produit qui a plus de 400 ans d’existence. » Jean-Bernard de Larquier, président BNIC Mais le cognac n’est pas seulement une histoire d’hommes et de femmes, il est aussi la résultante du temps qui passe, de ces eaux-de-vie qui mûrissent dans des fûts, des dames-jeannes aux ventres rebondis, à l’abri de la lumière et des regards. Dans ses différents chais, Delamain pratique l’orfèvrerie des assemblages, des coupes et des réductions. On est ici dans l’hyper-sélection, celle des achats d’eaux-de-vie et celle des fusions entre les alcools d’âge différent, tous anciens, pour produire exclusivement des XO [pour extra old ;en 2018, la réglementation des XO passera de 6 ans d’âge de vieillissement à 10 ans]. C’est l’élite au sens de la référence haut de gamme, comme en témoigne Jean-Bernard de Larquier, président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). « Les très vieux cognacs, les XO, ne représentent que 10 % environ du volume des ventes mais ils sont une référence pour un produit qui a plus de 400 ans d’existence. Et les maisons familiales jouent un rôle capital », explique-t-il. La bonne santé du cognac peut faire pâlir d’envie nombre de secteurs de l’économie française. Les chiffres donnent le tournis pour ce vignoble de cépages blancs (ugni blanc principalement), l’un des plus importants d’Europe, qui exporte 98 % de sa production : 3,1 milliards de chiffre d’affaires (2016-2017), en progression de 15 % par rapport à l’année précédente, 190,2 millions de bouteilles vendues, dont près de 80 millions uniquement aux Etats-Unis. Dans le bureau occupé depuis mai 2017 par Charles Braastad, les murs ne sont point encombrés de tableaux de statistiques et de courbes reflétant le marché, mais des témoins du passé glorieux de la maison. Y trônent les portraits des ancêtres, James Delamain bien sûr, et, sur la cheminée, un captivant flacon. C’est une carafe signée Baccarat, sertie dans un éventail en cuir évoquant les soufflets des bagages d’autrefois, qui contient un cognac d’exception fait à partir de très vieilles eaux-de-vie, comme autant d’archives liquides de la maison. Produit à 500 pièces, il coûte 7 000 euros l’unité.

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9Nov/17Off

Le marché des opérateurs télécom

OK Djingo, explique-moi pourquoi les opérateurs télécoms deviennent des distributeurs multi-services?? Pas sûr que le tout nouvel assistant virtuel d’Orange, dont le lancement est prévu en début d’année, ait la réponse à cette question. Quoi que. Voilà plusieurs semestres en effet que les entreprises de télécoms investissent massivement dans des nouveaux territoires. Presse et médias, sport et cinéma, services bancaires sur mobile, domotique et maison intelligente, ou encore e-santé et télémedecine. Mais qu’est ce qui pousse donc les géants des réseaux à vouloir changer de statut de mono-distributeur de solutions de connectivité, fixe ou mobile, à celui d’opérateurs multiservices du digital?? Quelles stratégies et méthodes mettent-ils en place pour transformer l’essai?? Et jusqu’où peuvent-ils légitimement aller?? D’abord, deux éléments structurent le marché français. Primo, sa maturité. La pénétration sur le mobile est de 110?%, soit un peu plus d’un téléphone portable par Français. Quand à l’Internet, nous sommes à environ 85?% de pénétration dans les foyers. Deuxièmement, les télécoms demeurent l’un des secteurs les plus concurrentiels de l’économie. Depuis janvier?2012, le marché dispose de quatre opérateurs de “plein exercice”, proposant des offres à la fois fixes – ADSL et fibre – et mobiles. Une aubaine pour les consommateurs, mais pas pour les opérateurs. “Nous sommes dans un système de promotion permanent qui est dangereux pour l’économie du secteur. “Le marché dispose de quatre opérateurs de “plein exercice”, proposant des offres à la fois fixes – ADSL et fibre – et mobiles. Une aubaine pour les consommateurs, mais pas pour les opérateurs” En 5 ans, le marché est passé de 40?milliards à 32?milliards d’euros de volume d’affaires, soit une baisse de 8?milliards en valeur. Alors que les usages explosent, cette baisse de revenus est critique pour les opérateurs”, diagnostique Sylvain Chevallier, associé au sein de Bearing Point et spécialiste de ce marché. La chute des recettes par utilisateur est spectaculaire, en particulier sur le mobile, où le fameux “Arpu”, le revenu mensuel moyen par abonné, est tombé à 16?euros, contre près de 30?euros quelques années auparavant. L’effet Free mobile sans doute. Sur l’Internet fixe, la guerre des prix fait rage aussi en raison notamment de la très agressive stratégie de pricing de Bouygues Telecom. La fusion entre ce dernier et Orange l’an passé aurait pu mettre un terme à cette guerre des prix. Mais depuis l’échec des négociations, c’est le statu quo. “Cette situation fige le marché. Si la croissance ne passe plus par l’acquisition de nouveaux abonnés, il faut donc aller la chercher ailleurs”, résume le consultant. Si à l’international, les opérateurs français – notamment Orange et SFR-Altice – se déploient sur leur cœur de métier des télécoms, leur stratégie sur le marché domestique vise surtout à créer des offres dépassant la simple fourniture de connectivité. “La digitalisation des usages et des pratiques, tant du côté du grand public que des entreprises, représente pour les opérateurs une opportunité d’offrir une expérience utilisateur dynamique et adaptative et de faire émerger des demandes latentes liées à l’intensité de cet environnement digital”, analyse Laurent-Pierre Baculard, associé au sein du cabinet de conseil Bain. La bataille des écosystèmes de la vie digitale est ainsi ouverte. Sur ce front, les dangers viennent de partout?: du monde des télécoms mais aussi de celui du numérique. Qui aura la main sur la vie numérique des foyers?? Face aux tout puissants Gafa, les acteurs des télécoms souhaitent renforcer la présence de leur marque et la perception de la valeur ajoutée qu’ils apportent. De multiples nouveaux services vont apparaître?: médias, sécurité, finance, domotique… L’assistant vocal Djingo d’Orange n’étant qu’une pièce du puzzle. “La digitalisation des usages et des pratiques, tant du côté du grand public que des entreprises, représente pour les opérateurs une opportunité d’offrir une expérience utilisateur dynamique et adaptative et de faire émerger des demandes latentes liées à l’intensité de cet environnement digital” Ces stratégies de diversification prennent plusieurs formes. D’abord dans des activités relativement proches du monde des télécoms, comme par exemple l’Internet des objets avec la maison connectée, la sécurité du domicile ou encore la e-santé. Voilà en effet des innovations qui sont des sujets de mobilité et de maîtrise de la connectivité. Autre choix stratégique ensuite, assez proche du secteur des télécoms?: les investissements dans les médias. “Cette volonté de proposer de la presse, du sport, du cinéma ou des séries, traduit une volonté d’intégration entre contenu et contenant”, observe Sylvain Chevallier. Les opérateurs devraient continuer à sophistiquer la partie entertainment de leur offre. En revanche, sur la finance et la banque, le métier est vraiment nouveau. Voilà une diversification complète. Cette démarche est assez logique, car le smartphone est en passe de devenir un terminal de paiement et pour proposer ce type de services, rien de tel que d’être une banque. Dans tous les cas, les opérateurs ont toutes les raisons d’espérer transformer l’essai. D’abord, la plupart des consommateurs sont prêts à accepter de dépenser plus auprès d’un opérateur qui fournit plus de fonctionnalités et de services dédiés à la “vie digitale”. Ensuite, les opérateurs ne manquent pas d’atouts. Leur force est le lien très fort avec le client. “Il y a une prime à la proximité physique pour délivrer des nouveaux services. Au final, l’opérateur contrôle, non pas le dernier kilomètre mais les derniers centimètres près des utilisateurs : dans leur foyer, dans la paume de leur main ou encore dans leur frigidaire, leur voiture, etc. Voilà une place de choix pour positionner ses propres actifs distinctifs”, estime Laurent-Pierre Baculard. Reste un sujet de taille?: comment procéder??

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