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La fin d’un cycle pour la démocratie

En général, je considère que l'Amérique et la France et l'Amérique sont des puissances que tout oppose l'une de l'autre. Pendant un meeting à New York, j'ai pu parler des élections américaines avec quelqu'un qui venait tout droit du pays de l'oncle Sam. Nous avons en particulier abordé le cas de Donald Trump, ce milliardaire dément qui proposait très sérieusement d'interdire la circulation des musulmans aux Etats-Unis. Lors de cette discussion, j'ai affirmé que nous ne connaissions rien de semblable. Certes, nous avons bien eu un certain Jacques Cheminade qui proposait de créer un corridor thermonucléaire Terre-Mars via la Lune, mais il y a une différence de taille : lui obtenait un score risible ! Mais avec un peu recul, j'en viens à penser que nous sommes assez proches du cas américain, en fin de compte. Car un truc ressort nettement de ces élections : les électeurs veulent mettre à bas l'establishment, comme un peu partout dans le monde, est en train de s'écrouler. Là-bas, ce sont des candidats comme Donald Trump qui remportent des voix : des outsiders qui prônent la destruction du modèle actuel. Mais ici, nous avons un équivalent avec la présidente du FN qui attire. Dans les deux cas, un bouleversement similaire est en cours : le peuple répudie le pouvoir en place. Ce divorce caractérise notre société. C'est un peu comme un cyclone issu d'un battement d'ailes de papillon il y a longtemps. Je crois que ça a commencé il y a une quarantaine d'années. Et puis c'est monté, avec la crise de 2008, la montée de la dette publique, la montée du chômage.. Pendant ce séminaire à New York, un participant a expliqué que ce rejet comme un péril pour la démocratie. Mais j'ai tendance à considérer ça comme une vision catastrophiste. Il est utile de rappeler qui est le patron, parfois. Même si ça passe par une révolution.